Découvrir un nouvel univers grâce au service civique

Se réorienter pour mieux se trouver

Après un bac pro en cuisine, Mélissa poursuit ses études à la fac avec une licence puis un master en anglais. Mais au bout du parcours, le doute s’installe : “Je ne me voyais pas de débouché concret. Je me suis sentie perdue.”

C’est à ce moment-là qu’elle pense au service civique pour se chercher et découvrir un nouvel univers. En cherchant sur un site, elle tombe sur une annonce de L’Arche à Strasbourg. Le monde du handicap, elle ne le connaît pas, mais elle est curieuse. 

Des journées qui ne se ressemblent pas

Mélissa partage son temps entre les Pot’irons et le GEM. Son emploi du temps est rythmé mais toujours différent : “Je fais un peu de logistique, du ménage, des petits coups de main. Le mercredi, on anime l’atelier pâtisserie le matin, puis l’après-midi, un atelier créatif. Le jeudi, c’est le Café des Pot’es. Et le vendredi, je suis au GEM.”

Elle découvre des activités très variées, mais aussi un environnement où l’humain est au centre. “Ce qui m’a frappée, c’est la diversité et la richesse des ateliers. Les intervenants mettent beaucoup de cœur à proposer des choses bien pensées. Et les personnes accueillies viennent avec enthousiasme, même pour des choses qu’elles ne connaissent pas.”

Très vite, des liens se tissent. Mélissa parle avec tendresse de Lucia, une personne en situation de handicap mental : “Elle est tout le temps joyeuse, elle rigole fort et elle est adorable. On s’apprécie beaucoup.” Elle admire aussi son autonomie et sa soif d’apprendre, malgré sa malvoyance : “Elle veut tout faire par elle-même, même les tâches ménagères. Elle m’inspire.”

Les défis du service civique

L’un des défis de Mélissa, c’est de trouver la bonne posture dans l’accompagnement : “Ce n’est pas évident de ne pas faire à la place. Il faut apprendre à dire : est-ce que tu veux essayer ? Plutôt que de faire directement. Il y a un vrai équilibre à trouver entre aider et laisser faire pour développer l’autonomie.”

Mais c’est une posture qui s’adapte au fil du temps. Nul doute que Mélissa apprendra beaucoup, elle aussi, au contact des personnes en situation de handicap mental.

Et après le service civique ? 

Mélissa est encore dans une phase de découverte. Mais déjà, des idées commencent à émerger : “J’aimerais bien partir dans un pays anglophone. L’Arche a des communautés au Canada et en Angleterre, ça pourrait être une belle suite. Peut-être monter un projet là-bas un jour.”

Mélissa clôture l’échange avec un conseil pour tous ceux qui hésitent à se lancer dans un service civique à L’Arche : “Le monde du handicap peut faire un peu peur au début, mais ici, ce n’est pas une structure médicale, c’est une communauté vivante, enthousiaste. Il faut juste se lancer.”